Juillet 2023.

Alors que l’Afrique connait une période difficile et que plusieurs états africains à la suite de coups d’états se détachent brutalement de la France, il est difficile de ne pas avoir une pensée pour le rôle essentiel que ce continent a eu dans le succès de l’épopée de la France Libre.

En 1940, à défaut de pouvoir mettre le pied en métropole, la France Libre a besoin d’une base et la seule option est l’Afrique, mais reste à savoir ‘’laquelle’’.

Sans soutien en Afrique du Nord, la logique voudrait Dakar, siège de l’AOF, Afrique Occidentale Française qui regroupe la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Mali Burkina, la Côte d’Ivoire et le Niger, devienne la capitale de la France Libre. Mais la nomination à sa tête de Pierre Boisson, en raison de son soutien indéfectible au régime de Vichy, ruine les efforts de de Gaulle.

Quant au gouverneur de l’AEF, Afrique Equatoriale Française (Tchad, Cameroun, Gabon, Congo et Centrafrique), le général Husson, basé à Brazaville (Congo), il reste pour le moins réservé vis-à-vis de l’appel du 18 juin. La situation pour le chef de la France Libre est donc loin d’être simple. Seul le Félix Eboué, gouverneur du Tchad, un natif de Guyane, fils d’orpailleur, boursier de l’éducation nationale et diplômé Ecole coloniale de Paris, apporte son soutien à de Gaulle en lui offrant une issue. Et comme souvent et malheureusement en Afrique, celle-ci va prendre la forme d’un coup d’état !

En effet c’est à partir de Kinshasa, appelée alors Léopoldville et capitale du Congo belge, et avec l’appui du gouverneur Pierre Ryckmans, qu’une opération est menée pour renverser le gouverneur Husson et son administration. Elle associe des soldats français et congolais et permet, avec le concours de soutiens gaullistes sur place l’arrestation du général Husson et la prise de contrôle de Brazzaville sous l’approbation de la population locale. Ce sont ses ralliements du Congo et du Tchad qui vont permettent à la France Libre d’acquérir une véritable légitimité, dont elle va savoir faire le meilleur usage.

Le seul regret qu’on peut avoir est que ce coup d’état ait eu une descendance aussi prolifique sur le continent africain, même si bien entendu tout lien de cause à effet est à exclure.